Le fait qu'une carte bancaire soit enregistrée signifie qu'une entreprise conserve les informations relatives à la carte bancaire d'un client dans son système de paiement. Ces données concernent généralement le numéro de la carte, sa date d'expiration et le nom de son titulaire. Cette configuration permet d'effectuer des transactions plus rapidement et plus facilement. Dans les situations de facturation récurrente telles que les services d'abonnement ou les achats réguliers, l'entreprise peut débiter automatiquement la carte bancaire enregistrée sans que le client n'ait besoin de saisir à nouveau ses informations à chaque fois.
Il existe un marché important pour ces types de paiements. Un recensement effectué en 2020 montre que l'Américain moyen possède 12 abonnements payants à des plateformes de médias et de divertissement, un chiffre qui monte à 17 chez les milléniaux moyens.
Pour autant, la mémorisation des cartes des clients exige une attention particulière en matière de sécurité. Les entreprises qui souhaitent offrir à leurs clients l'expérience la plus sûre et la plus pratique possible doivent comprendre le fonctionnement des cartes enregistrées ainsi que les risques et les défis liés au stockage et à l'utilisation des moyens de paiement des clients. Il incombe aux entreprises de protéger ces informations sensibles contre tout accès non autorisé et de se conformer aux réglementations en vigueur touchant à la protection des données. Cet article présente tout ce que vous devez savoir à ce sujet.
Sommaire
- Usages courants des cartes bancaires enregistrées
- Comment fonctionne une carte bancaire enregistrée ?
- En quoi une carte bancaire enregistrée diffère-t-elle de la tokenisation ?
- Avantages et inconvénients liés à la mémorisation d'une carte bancaire
- Alternatives à la conservation de cartes bancaires enregistrées par les entreprises
Usages courants des cartes bancaires enregistrées
Le processus de mémorisation des cartes client a considérablement évolué. Auparavant, les entreprises inscrivaient sur papier les détails des cartes des clients, ce qui permettait à ces derniers d'effectuer des achats à partir de leur compte. Cette méthode était pratique pour les clients réguliers, notamment dans les petits commerces locaux, et elle reposait sur une confiance mutuelle.
Avec la croissance du volume des entreprises et la complexification des transactions, les solutions numériques se sont progressivement imposées. Les professionnels utilisent désormais des systèmes chiffrés pour stocker les informations relatives aux cartes de leurs clients, ce qui accélère les transactions et réduit les risques de fraude. Cette évolution permet aux entreprises modernes de gérer plus facilement les paiements récurrents, tandis que les clients peuvent effectuer leurs achats en toute tranquillité. Il existe plusieurs types d'entreprises qui utilisent couramment des cartes enregistrées.
Services d'abonnement : de nombreuses entreprises fournissent des services qui nécessitent des paiements réguliers, tels que des abonnements mensuels à des logiciels, des plateformes de streaming ou des clubs. La possibilité de recourir à une carte bancaire enregistrée permet à ces entreprises de débiter automatiquement la carte du client lors de chaque cycle de facturation. Cette configuration réduit la nécessité d'effectuer un paiement manuel à chaque fois, ce qui permet d'assurer un service ininterrompu.
Autres entreprises gérant des commandes récurrentes : de même que pour les services d'abonnement, certaines entreprises, notamment dans les secteurs de l'alimentation et de la vente au détail, utilisent des cartes bancaires enregistrées pour les commandes récurrentes. Ce système bénéficie aux clients qui commandent régulièrement les mêmes produits, en leur permettant d'économiser du temps et des efforts grâce à l'automatisation de la commande et de la facturation.
Hôtellerie-restauration et location : les établissements hôteliers et les loueurs de véhicules conservent souvent des cartes bancaires mémorisées afin de couvrir leurs frais accessoires. Lors de l'enregistrement, le client spécifie une carte bancaire destinée à couvrir d'éventuelles dépenses supplémentaires, telles que le service en chambre ou les dommages causés au véhicule, dans une optique de simplification du processus de paiement.
Fournisseurs d'énergie et de services : de nombreux fournisseurs de réseaux d'approvisionnement et autres prestataires de services encouragent leurs clients à mémoriser les coordonnées de leur carte bancaire pour régler leurs factures mensuelles, par exemple d'électricité, d'eau ou d'accès à Internet. Cette méthode permet de s'assurer que les factures sont payées à temps et de réduire les risques d'interruption du service liés à un défaut de paiement.
Services médicaux : dans le domaine de la santé, notamment pour les traitements en cours d'administration, l'enregistrement d'une carte bancaire facilite le processus de paiement. Ce processus permet de facturer rapidement les rendez-vous ou les traitements réguliers sans avoir à gérer les paiements à chaque fois.
Détaillants e-commerce : les plateformes e-commerce stockent souvent les données des cartes bancaires des clients afin de permettre des paiements plus rapides. Les acheteurs apprécient grandement cette commodité dans les situations où la rapidité de la transaction est une priorité, par exemple lors de ventes flash ou d'achats d'articles très prisés dont l'épuisement peut survenir rapidement.
Services d'urgence : certains services tels que l'assistance routière ou la réparation d'urgence conservent une carte bancaire enregistrée afin d'accélérer la prestation sans occasionner de problème lié au paiement anticipé. Cette méthode est utile dans les situations où l'immédiateté du service prime sur celle du paiement.
Comment fonctionne une carte bancaire enregistrée ?
Voici une vue d'ensemble de ce processus.
Configuration initiale : en premier lieu, le client communique à l'entreprise les coordonnées de sa carte bancaire. Cette opération a généralement lieu lors d'un achat ou de la souscription d'un service. Les informations relatives à la carte du client, dont le numéro de la carte, la date d'expiration et le code de vérification de la carte (CVV), sont saisies dans le système de paiement de l'entreprise.
Stockage des données : une fois que le client a décliné ses coordonnées, l'entreprise stocke les informations dans son système de traitement des paiements. Cette mémorisation doit être conforme aux normes de sécurité des données afin de protéger les informations contre tout accès non autorisé. Les données sont souvent chiffrées ou encodées afin d'offrir une sécurité accrue.
Autorisation d'utilisation future : le client accepte généralement que l'entreprise débite sa carte pour des transactions futures. Cet accord fait habituellement partie des conditions générales du service et il peut inclure des détails sur la manière dont la carte sera utilisée, à quelles fins et comment le client peut annuler cette autorisation.
Facturation automatique : dans le cas de paiements récurrents, tels que les abonnements ou services mensualisés, l'entreprise débite automatiquement la carte bancaire enregistrée selon les intervalles convenus. Ainsi, le client n'a plus besoin de procéder chaque fois à un paiement manuel.
Simplification des transactions : dans des situations telles que les achats en ligne, le fait de disposer d'une carte bancaire enregistrée fluidifie le processus de paiement. Les clients peuvent procéder à leurs achats plus rapidement sans avoir à saisir à chaque fois les informations de leur carte.
Mesures de sécurité : les entreprises doivent mettre en œuvre des mesures de sécurité pour protéger les informations stockées sur les cartes bancaires. Elles doivent notamment se conformer aux normes industrielles telles que la norme de sécurité des données de l'industrie des cartes de paiement (PCI DSS), mettre en place des serveurs sécurisés et s'assurer que leurs plateformes de paiement sont à l'abri des failles de sécurité.
Mise à jour des informations de carte : lorsqu'une carte arrive à expiration ou est remplacée, les clients doivent en communiquer les nouvelles coordonnées à l'entreprise. Dans certains cas, des notifications sont envoyées par l'entreprise lorsqu'une carte approche de sa date d'expiration, afin de rappeler aux clients de mettre à jour leurs informations.
Contrôles et accès client : les clients peuvent généralement consulter et gérer les informations relatives à leur carte bancaire enregistrée par le biais d'un portail de compte client. Ils peuvent ainsi mettre à jour les informations de leur carte, ou en supprimer ou en ajouter une si nécessaire.
En quoi une carte bancaire enregistrée diffère-t-elle de la tokenisation ?
L'enregistrement d'une carte bancaire et la tokenisation sont deux concepts distincts du point de vue du traitement des paiements, bien qu'ils soient souvent utilisés ensemble pour permettre une sécurité et une commodité accrues. Voici un descriptif de chaque concept et de son mode d'application.
Carte enregistrée
Lorsqu'une entreprise conserve une carte bancaire enregistrée, cela signifie qu'elle stocke les informations relatives à la carte bancaire du client, telles que le numéro, la date d'expiration et le nom du titulaire de cette carte dans son système de paiement. Ce procédé permet à l'entreprise de débiter la carte afin de régler les transactions sans que le client n'ait à saisir à nouveau ses coordonnées. Il est largement employé pour les paiements récurrents ou les abonnements. Toutefois, le stockage des informations relatives aux cartes bancaires impose des mesures de sécurité strictes pour se prémunir contre les violations de données et se conformer aux normes du secteur.
Tokenisation
La tokenisation est une mesure de sécurité qui vise à protéger les données des cartes bancaires. Ce processus remplace les informations de la carte bancaire par un identifiant unique appelé token (jeton). Celui-ci peut ensuite être réutilisé pour effectuer des transactions sans que les détails de la carte bancaire ne soient exposés. Les données réelles de la carte sont mémorisées de façon sécurisée dans un coffre-fort à tokens qui est souvent géré par un prestataire de service tiers. Chaque fois qu'une transaction est effectuée, le jeton est envoyé via les réseaux de paiement en remplacement des données effectives de la carte. Quand bien même le token serait intercepté, les informations relatives à la carte bancaire resteraient sous contrôle.
Avantages et inconvénients liés à la mémorisation d'une carte bancaire
La mémorisation d'une carte bancaire est une pratique couramment employée par de nombreuses entreprises, mais elle présente des avantages et des inconvénients potentiels, que nous détaillons ci-après.
Avantages
Gestion de trésorerie améliorée : en mémorisant une carte bancaire, les entreprises peuvent mettre en place des processus de facturation et de recouvrement plus rapides. Cet atout se vérifie tout particulièrement chez les entreprises dont l'activité repose sur des modèles de revenus récurrents, tels que les services sur abonnement. L'automatisation de la facturation donne aux entreprises la perspective de percevoir des rentrées de fonds régulières, ce qui réduit la nécessité d'une facturation et d'un suivi des paiements manuels.
Commodité accrue pour les clients : une carte bancaire enregistrée facilite et accélère les transactions pour les clients. Cette plus grande convivialité contribue à améliorer l'expérience du client, ce qui peut par la suite accroître sa satisfaction et sa fidélité. Dans le domaine de l'e-commerce, cette méthode peut également conduire à des paiements plus rapides et réduire les abandons de panier.
Réduction de la charge administrative : la facturation automatique réduit les tâches administratives liées au traitement des paiements en mode manuel. Les coûts de main-d'œuvre et le temps consacré aux tâches administratives sont diminués d'autant, ce qui permet au personnel de mieux se consacrer à des activités plus productives.
Élargissement des opportunités de vente : lorsque les clients ont une carte bancaire enregistrée, ils peuvent être davantage enclins à effectuer des achats impulsifs ou à opter pour des services supplémentaires, en sachant que le processus de paiement est simplifié. La valeur moyenne des transactions est ainsi enrichie et les ventes sont stimulées.
Conséquences
Exigences de sécurité et de conformité : le stockage des informations relatives aux cartes bancaires s'accompagne d'une obligation de préserver la sécurité des données. Les entreprises doivent se conformer à la norme PCI DSS et à d'autres standards de protection des données, ce qui peut nécessiter un solide investissement dans des solutions de stockage sécurisées et des mesures de protection permanentes.
Risque de violation de données : la détention de données sensibles sur les clients augmente les risques de détournement des données. L'attaque des systèmes de sécurité d'une entreprise peut engendrer des pertes financières, une atteinte à la réputation et des conséquences sur le plan légal. Pour les petites entreprises, l'incidence d'une violation de données peut être extrêmement dommageable.
Coût du traitement des paiements : si les cartes bancaires facilitent la facturation, elles impliquent également des coûts. Les prestataires de services de paiement facturent généralement des frais au titre des transactions effectuées. En outre, les entreprises peuvent être confrontées à des contestations de paiement ou à des protestations concernant leurs frais, qui peuvent occasionner des coûts et des procédures administratives supplémentaires.
Mises à jour des informations relatives aux cartes : les entreprises doivent nécessairement assurer le suivi de l'expiration et de l'actualisation des cartes, ce qui peut s'avérer complexe lorsqu'elles disposent d'une clientèle très étendue. L'incapacité à mettre à jour des informations de carte en temps opportun peut entraîner des refus de transactions et des interruptions de service, d'où de potentiels dommages sur la relation client.
Alternatives à la conservation de cartes bancaires enregistrées par les entreprises
La mémorisation d'une carte n'est pas la seule option dont disposent les entreprises pour simplifier l'expérience de paiement de leurs clients. D'autres méthodes et technologies de paiement diversifiées existent et offrent différents niveaux de sécurité et de commodité. En voici quelques exemples.
Virements bancaires (ACH) directs : les entreprises peuvent opter pour des transferts automatisés, qui permettent aux clients d'effectuer le règlement à partir de leur compte bancaire. Cette méthode se traduit généralement par des frais de transaction moins élevés que le traitement des cartes bancaires, mais elle peut se révéler tout aussi pratique pour les paiements récurrents, quoique le traitement de ces derniers soit parfois plus lent.
Portefeuilles électroniques et services de paiement : certains services tels que PayPal, Apple Pay, Google Pay ou d'autres systèmes de paiement mobile permettent aux clients de mémoriser leurs informations de paiement de façon sécurisée et d'effectuer des paiements sans communiquer les détails de leur carte bancaire à l'entreprise. Ces services disposent souvent d'un chiffrement puissant et d'un processus de paiement rapide.
Paiements en cryptomonnaie : l'acceptation des cryptomonnaies peut aider les entreprises à réduire au maximum leurs frais de transaction et à proposer des options de paiement indépendantes des systèmes bancaires classiques. Les cryptomonnaies peuvent offrir un niveau de sécurité élevé grâce à la technologie de blockchain, bien qu'elles demeurent potentiellement moins pratiques en raison de leur volatilité et de la courbe d'apprentissage liée à leur utilisation.
Comptes prépayés : les entreprises peuvent autoriser leurs clients à prélever des fonds sur un compte qui sera utilisé à chaque achat. Ce mode de paiement peut être jugé plus sûr étant donné que les fonds disponibles sont limités, et il peut également susciter la fidélisation des clients.
Systèmes de point de vente mobiles : les entreprises peuvent utiliser des systèmes PDV mobiles pour gérer les transactions en personne. Ces systèmes sont compatibles avec différentes formes de paiement, y compris les cartes bancaires, sans qu'il soit nécessaire de consigner les détails de la carte dans un fichier. Ils sont souvent dotés de dispositifs de sécurité puissants et offrent l'avantage très commode de confirmer immédiatement le paiement.
Paiement de factures : pour les transactions interentreprises (B2B) ou la prestation de services, une entreprise peut émettre des factures mentionnant des modalités de paiement. Les clients peuvent régler celles-ci par divers moyens, notamment par chèque, virement bancaire ou paiement en ligne, via des portails qui ne nécessitent aucune mémorisation des données de paiement par l'entreprise.
Systèmes de paiement biométriques : la technologie émergente des systèmes de paiement biométriques fait appel aux empreintes digitales ou à la reconnaissance faciale pour authentifier les règlements. Leur capacité à s'affranchir de la nécessité de fournir des cartes physiques ou des mots de passe mémorisés offre un niveau de sécurité et de commodité potentiellement plus élevé.
Paiements sans contact : Tap to Pay permet aux clients de régler leurs achats en présentant une carte de paiement ou un appareil mobile sur un lecteur. Ces transactions peuvent être plus rapides et aussi sûres que les opérations traditionnelles par carte bancaire, sans pour autant nécessiter le stockage des données par l'entreprise.
Lors de la comparaison de ces différentes options avec la méthode de carte enregistrée, il est important de tenir compte du fait que les niveaux de sécurité et de commodité sont variables. Les portefeuilles électroniques, par exemple, offrent un confort similaire à celui d'une carte bancaire, mais en y incorporant une couche de sécurité qui évite la divulgation des informations de carte à l'entreprise. Les virements bancaires directs peuvent offrir une sécurité supérieure en raison de la nature de la transaction, mais ils sont parfois moins pratiques du fait de leurs délais de traitement plus longs. Chaque solution se caractérise par son propre ensemble de compromis, que les entreprises doivent évaluer d'après leurs besoins spécifiques, les préférences de leur clientèle et leur capacité opérationnelle.
Le contenu de cet article est fourni uniquement à des fins informatives et pédagogiques. Il ne saurait constituer un conseil juridique ou fiscal. Stripe ne garantit pas l'exactitude, l'exhaustivité, la pertinence, ni l'actualité des informations contenues dans cet article. Nous vous conseillons de solliciter l'avis d'un avocat compétent ou d'un comptable agréé dans le ou les territoires concernés pour obtenir des conseils adaptés à votre situation particulière.