AMA with Marc Andreessen

Read this candid, wide-ranging discussion with one of the most influential Silicon Valley investors.

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Patrick McKenzie

Patrick has built four software companies that did business internationally. He now works on Atlas at Stripe.

  1. Introduction
  2. Lever des fonds auprès de sociétés de capital-risque
  3. Conseils aux fondateurs
  4. Vie intellectuelle
  5. Le logiciel dévore le monde

Les jeunes entreprises constituent une curieuse alchimie entre les personnes, les connaissances, l’argent et la technologie. L’accès à ces éléments constitutifs a toujours été très inégal, mais s’améliore avec le temps. Les logiciels ouverts et les services infonuagiques ont rendu l’infrastructure de base des entreprises technologiques plus facile et moins coûteuse à mettre en place que jamais auparavant. Internet a permis de rassembler et de diffuser un nombre croissant d’ouvrages et de savoir-faire pratique sur la manière de créer et de développer des entreprises.

Il existe toutefois encore une dépendance vis-à-vis de certaines personnes, notamment en ce qui concerne l’allocation des fonds.

Stripe Atlas aide les fondateurs du monde entier à créer des entreprises ambitieuses. L’un de nos objectifs est de réduire la distance sociale entre nos entrepreneurs et les investisseurs, les experts et autres personnes susceptibles de les aider. Pour ce faire, nous avons créé un forum privé Stripe Atlas et nous invitons des intervenants à s’adresser directement aux membres d’Atlas et à répondre à leurs questions sur la création d’entreprise.

Marc Andreessen est cofondateur d’Andreessen Horowitz et célèbre pour avoir inventé l’expression « le logiciel dévore le monde ». Avant cela, il a coécrit Mosaic, le premier navigateur Web grand public. Bien qu’il ne soit malheureusement plus un utilisateur actif de Twitter (son compte @pmarca était incontournable lorsqu’il était actif), il a accepté de répondre à plus de 30 questions posées par les fondateurs de Stripe Atlas. Il s’agit notamment de questions sur la manière de convaincre un investisseur en capital-risque d’investir, sur les changements survenus dans le secteur des technologies depuis qu’il a coécrit le premier navigateur Web, et sur les opportunités qui existent encore pour créer des entreprises importantes et significatives autour des technologies dont le monde a besoin. Marc nous a gracieusement autorisés à publier une partie de ses réponses, dans l’intérêt de la communauté dans son ensemble.

Si nous pouvons vous aider à avoir accès aux personnes, aux connaissances et aux technologies qui vous permettront de démarrer et de développer votre nouvelle entreprise, rejoignez Stripe Atlas. (Et si vous avez besoin de financement, lisez les conseils de Marc ci-dessous sur la manière de présenter votre projet aux investisseurs en capital-risque.)

Lever des fonds auprès de sociétés de capital-risque

Qu’est-ce qui est le plus important pour vous lorsque vous décidez d’investir dans une jeune entreprise?

Il existe trois réponses différentes, pour les trois étapes différentes.

À la hase d’amorçage, lorsqu’une jeune entreprise est toute nouvelle, la décision repose presque entièrement sur les personnes qui la composent. Qui sont-elles, quel est leur parcours et quelles sont leurs réalisations passées qui permettent d’espérer qu’elles puissent créer quelque chose d’exceptionnel?

Au stade de l’injection de capital-risque, lorsqu’une jeune entreprise dispose d’un prototype ou d’un produit initial, mais n’a pas encore d’activité pleinement opérationnelle, la décision repose à la fois sur les personnes, comme pour les tours de table d’amorçage, mais aussi sur l’adéquation du produit ou du marché : y a-t-il des raisons de croire que ce produit, sur ce marché et à ce moment précis, va décoller?

Au stade de croissance, lorsqu’une jeune entreprise est pleinement implantée sur le marché et déploie des efforts de vente et de marketing pour se développer, la décision dépend beaucoup plus des caractéristiques financières de l’entreprise, en particulier de l’économie unitaire : la jeune entreprise peut-elle vendre son produit de façon rentable à chaque client?

Consultez également ces deux articles de blogue pour obtenir davantage d’informations sur ces sujets :

Combien de propositions d’investissement recevez-vous?

Ces chiffres sont approximatifs mais corrects en termes d’orientation :

Nous recevons environ 2 000 propositions qualifiées par an. Par « qualifiées », j’entends que nous connaissons déjà les personnes directement impliquées dans l’entreprise ou celles qui y sont associées d’une manière ou d’une autre (investisseurs providentiels, autres sociétés de capital-risque, conseillers, coachs et mentors, avocats ou clients).

Nous pensons qu’il s’agit de 2 000 entreprises sur un total d’environ 4 000 jeunes entreprises qui ont atteint le seuil leur permettant de lever des capitaux-risques au cours de l’année. (Ces chiffres concernent uniquement les États-Unis afin de simplifier le sujet.) Les 2 000 autres entreprises nous échappent, soit parce que nous ne connaissons personne associé à ces entreprises (probablement une erreur de notre part), soit parce qu’il existe une raison pour laquelle nous ne serions pas un bon investisseur pour elles (par exemple, si nous avons déjà investi dans un concurrent du même secteur).

Sur les 2 000 projets que nous examinons, nous effectuons entre 20 et 40 investissements par an. Cela représente donc un taux de réussite d’environ 1 à 2 %.

Les meilleurs fonds de capital-risque aux États-Unis réalisent collectivement environ 200 investissements par an. Sur ces 200 investissements, environ 15 génèrent plus de 90 % des rendements pour l’ensemble de l’année.

Notre travail en tant qu’investisseurs consiste donc à essayer de réaliser autant que possible ces 15 investissements par an parmi les 20 à 40 investissements que nous effectuons chaque année.

Les meilleurs investisseurs en capital-risque du secteur semblent être en mesure d’investir dans environ deux ou trois des 15 projets. Ainsi, par définition, même les meilleurs investisseurs en capital-risque du secteur passeront à côté de la plupart des grands gagnants. C’est un secteur qui rend humble.

Avez-vous déjà investi dans une jeune entreprise inconnue qui vous a contacté par courriel pour la première fois?

Je ne pense pas.

À première vue, cela peut sembler insensé. Pourquoi un investisseur en capital-risque n’investirait-il que dans des entreprises qu’il connaît déjà? Cela ne revient-il pas à exclure les idées originales provenant de personnes extérieures au réseau existant? N’est-il pas vrai que bon nombre des jeunes entreprises les plus prospères ont été créées par des fondateurs novices dans le secteur?

La raison est subtile mais importante. Obtenir une présentation chaleureuse auprès d’un investisseur en capital-risque est un test fondamental de vos compétences en matière de réseautage.

Les sociétés de capital-risque recherchent désespérément des recommandations intéressantes et qualifiées provenant de personnes de leur réseau : investisseurs providentiels, autres sociétés de capital-risque, conseillers, coachs et mentors, avocats et clients. Toutes ces personnes adorent donner des recommandations qualifiées à leurs sociétés de capital-risque préférées. Les sociétés de capital-risque font partie des personnes les plus faciles à contacter au monde via leurs réseaux.

Il s’avère que les compétences requises pour établir un réseau avec un investisseur en capital-risque sont les mêmes que celles requises pour établir un réseau avec un client, un fournisseur, un partenaire de distribution, la presse ou un cabinet de recrutement de cadres.

Ainsi, si un fondateur n’est pas capable de s’introduire dans le réseau d’une société de capital-risque, il est peu probable qu’il ait les compétences nécessaires pour s’introduire dans les autres réseaux indispensables à la réussite de la création d’une entreprise.

Cela peut sembler sévère, mais cela n’est pas mon intention. Le meilleur conseil jamais donné à une jeune entreprise vient de Steve Martin : « Soyez si bon qu’ils ne pourront pas vous ignorer. » Dans ce cas, cela signifie : soyez si doué pour le réseautage qu’ils ne pourront pas vous ignorer. Les compétences que vous développerez en apprenant à naviguer parmi les sociétés de capital-risque vous seront mille fois utiles pour développer votre jeune entreprise de manière plus globale.

Quels sont les chiffres les plus importants lors d’un investissement en phase d’amorçage?

Pour nous, à la phase d’amorçage, plus de 90 % de la décision repose sur le pedigree et les antécédents de l’équipe principale. Nous avons donc tendance à ne pas trop nous intéresser aux chiffres à ce stade. Nous misons presque toujours sur une équipe particulièrement spéciale qui fait quelque chose de nouveau et d’intéressant. Il s’agit d’une évaluation qualitative, et non quantitative.

Comment les investisseurs évaluent-ils les jeunes entreprises qui ont obtenu de bons résultats dans leur pays d’origine et qui cherchent à se développer sur le marché des États-Unis? Se basent-ils sur les performances passées pour prendre leur décision, ou est-il indispensable que ces jeunes entreprises aient déjà une certaine présence sur le marché des États-Unis avant de solliciter des investisseurs?

Les sociétés de capital-risque ont des avis divergents sur cette question. Certaines recherchent activement des entreprises qui ont du succès en dehors des États-Unis, d’autres attendent de voir si ces jeunes entreprises peuvent réussir aux États-Unis, et d’autres encore n’investissent pas du tout dans des jeunes entreprises basées en dehors des États-Unis.

Dans notre cas, bien que nous ayons parfois investi dans des jeunes entreprises particulièrement spéciales basées en dehors des États-Unis, telles que TransferWise et Improbable, nous investissons généralement soit dans des jeunes entreprises basées entièrement aux États-Unis, soit dans des jeunes entreprises qui utilisent ce que l’on pourrait appeler le « modèle israélien », consistant à développer la R et D dans leur pays d’origine, mais à développer les SG et A (ventes, marketing, finance, juridique, etc.) aux États-Unis. Comme son nom l’indique, certaines des meilleures jeunes entreprises israéliennes appliquent ce modèle depuis 20 à 30 ans. Plus récemment, nous avons vu des fondateurs de nombreux autres pays (Canada, Chine, Brésil, Argentine, Pakistan, etc.) adopter le même modèle.

Le discours commun actuel est que le pic de valorisation des jeunes entreprises a été atteint en 2015, et que depuis lors, la levée de fonds est devenue plus difficile et les jeunes entreprises les plus dépensières font faillite. Comment entrevoyez-vous l’évolution des valorisations entre cette année et les deux prochaines années? De nouveaux sommets ou un repli?

On a un jour demandé à JP Morgan s’il pensait que le marché boursier allait connaître une hausse ou une baisse, et il a répondu : « Il va fluctuer. » C’est également ma réponse à cette question :-) Je pense qu’il est impossible de prévoir ce genre de choses. Prenez l’exemple de toutes ces personnes qui ont commencé à prédire un nouveau krach technologique au milieu des années 2000 et qui, plus de dix ans après, ont toujours tort.

Cela dit, je qualifierais le climat actuel de collecte de fonds aux États-Unis de vigoureux, mais quelque peu discriminatoire. Je pense en effet que vous avez raison de dire qu’en 2015, le marché est devenu quelque peu excessif, dans la mesure où pratiquement toutes les jeunes entreprises pouvaient lever des fonds, souvent à des prix qui, rétrospectivement, étaient beaucoup trop élevés. Aujourd’hui, les jeunes entreprises de grande qualité qui devraient être en mesure de lever des fonds y parviennent généralement, mais celles de moindre qualité peuvent rencontrer des difficultés.

Quels conseils donneriez-vous aux entrepreneurs débutants qui rencontrent certains investisseurs afin d’éviter d’accepter des fonds provenant d’investisseurs en particulier qui ne seraient pas bénéfiques pour leur entreprise?

C’est là une excellente question. Les fondateurs devraient vérifier les références des sociétés de capital-risque, tout comme celles-ci vérifient les références des fondateurs. En tant que fondateur, je m’entretiendrais avec autant de personnes que possible ayant déjà travaillé avec une société de capital-risque donnée : d’autres fondateurs, des investisseurs providentiels, des cadres, des avocats, etc.

Comme toute personne dans le monde des affaires, tout investisseur en capital-risque devrait être heureux de vous fournir une longue liste de personnes avec lesquelles il a travaillé dans le passé et que vous pouvez contacter. Si un investisseur en capital-risque refuse de le faire, méfiez-vous, méfiez-vous, méfiez-vous.

Vous pouvez poser de nombreuses questions sur les références, mais je me concentrerais vraiment sur la façon dont le capital-risque fonctionne sous pression. Tout le monde peut être d’un grand soutien et bien se comporter lorsque tout va bien, mais comme pour tout le monde, le comportement des capital-risques varie énormément lorsque les choses deviennent difficiles, et c’est à ce moment-là que les fondateurs ont tendance à vraiment regretter leur choix d’investisseurs.

Nous prévoyons de lancer notre produit en juillet, et si tout se passe bien, nous envisageons de lever notre série A d’ici décembre. Quel est le meilleur moment pour entamer ce processus?

Je crois en un processus bien structuré qui ne soit pas confus, mais qui laisse néanmoins aux investisseurs en capital-risque le temps de prendre une décision éclairée. En effet, beaucoup d’entre eux se retireront tout simplement du processus s’ils n’ont pas suffisamment de temps pour faire leur travail. Il est conseillé de prévoir trois à quatre mois pour l’ensemble du processus, depuis les présentations et les premières réunions jusqu’à la signature des contrats et le versement des fonds sur le compte bancaire. Si j’étais vous, je commencerais probablement les discussions vers le mois de septembre, qui est également le moment où de nombreux investisseurs en capital-risque reviennent de leurs vacances d’août (triste mais vrai).

Conseils aux fondateurs

Que recommandez-vous en matière de tarification dans le domaine des logiciels-services avant d’atteindre l’adéquation produit-marché?

La tarification dépend fortement du produit et du marché, il est donc difficile de donner des conseils généraux.

Mais si je devais donner un conseil général, je dirais que nous voyons beaucoup plus de jeunes entreprises de logiciels-services sous-évaluer leurs produits plutôt que les surévaluer.

Le problème lié à la surévaluation semble évident : dans notre vie quotidienne en tant que consommateurs, nous sommes plus enclins à acheter des produits s’ils sont moins chers, et l’on suppose donc qu’une tarification plus élevée réduit les ventes.

Mais ce n’est pas ainsi que fonctionnent généralement les marchés commerciaux. Sur les marchés commerciaux, où les clients effectuent ce que l’on appelle un achat réfléchi, résultant d’une analyse raisonnablement objective et rigoureuse des options, les jeunes entreprises qui pratiquent des prix trop bas ont tendance à souffrir d’un problème que j’appelle « trop affamées pour manger ». En fixant des prix trop bas, elles ne peuvent pas générer suffisamment de revenus par transaction pour justifier les investissements commerciaux et marketing nécessaires à la conclusion de la transaction. En revanche, en fixant des prix plus élevés, la jeune entreprise peut se permettre d’investir dans une démarche commerciale et marketing sérieuse qui lui permettra généralement de remporter beaucoup plus de contrats qu’un concurrent qui vend un produit à bas prix avec un budget de commercialisation très limité.

TLDR : En cas de doute, doublez les prix :-)

Lorsque nous discutons avec un investisseur potentiel, devrions-nous lui parler des projets précédents qui ont été des échecs?

Il existe un vieux slogan commercial qui dit : « Si vous ne pouvez pas l’éviter, mettez-le en avant. » Racontez comment vous avez exploré différentes idées avant d’arriver à celle qui fonctionne, celle que vous avez aujourd’hui. Vous pourrez ainsi montrer votre détermination et votre capacité à vous adapter à des circonstances changeantes, deux qualités précieuses chez un fondateur.

Ce qu’il ne faut surtout pas faire, c’est « cacher la balle ». C’est une très mauvaise idée de ne pas informer les investisseurs potentiels des aspects négatifs que vous savez qu’ils voudraient connaître. Outre les considérations éthiques, il y a une considération pratique très réelle : les investisseurs finissent presque toujours par découvrir la vérité, grâce à leur contrôle préalable et à leurs vérifications de références. Lorsqu’un investisseur se rend compte, au cours de ses vérifications, qu’un fondateur a caché les évènements négatifs survenus dans le passé, cela suscite la crainte que le fondateur cache également les évènements négatifs à venir, et donc qu’il ne soit pas digne de confiance. Il est préférable que le fondateur soit franc, clair et précis sur les évènements négatifs qui se sont produits dans le passé et sur les leçons qu’il en a tirées.

Vous avez déclaré qu’un bon marché peut compenser une équipe ou un produit médiocre. Selon vous, quels sont les marchés actuellement mal desservis?

Je n’ai pas tendance à avoir un avis sur un marché en particulier. Je trouve que les jeunes entreprises qui réussissent ont tendance à être très singulières : elles combinent de multiples éléments, notamment le produit, le marché, l’équipe, le modèle économique, la période, la culture, la stratégie et les tactiques, d’une manière unique. Je ne crois donc pas qu’il faille examiner un seul élément, tel que les marchés, de façon isolée.

Cela dit, certains des marchés qui, selon nous, sont particulièrement mal desservis par les technologies de pointe et les jeunes entreprises technologiques à l’heure actuelle sont notamment les secteurs de la santé, de l’éducation, de l’immobilier, des transports, du droit, des administrations publiques, de la défense et des services financiers.

Vie intellectuelle

Quels sont les livres de votre bibliothèque dont vous désapprouvez les opinions et les affirmations, et pourquoi? À quelle fréquence relisez-vous ces livres par rapport à ceux dont vous approuvez le contenu?

C’est une excellente question.

J’ai été influencé par trop de livres pour pouvoir tous les citer, mais en voici quelques-uns que je relis régulièrement :

  • The Sovereign Individual—Rédigé il y a 20 ans, c’est le livre le plus stimulant que j’ai lu sur la nature évolutive du XXIe siècle. Chaque page regorge d’idées, dont beaucoup sont aujourd’hui devenues des vérités acquises, et d’autres qui restent encore hérétiques. Deux autres livres à lire sur le même sujet sont The Twilight of Sovereigntyet Cryptonomicon.

  • The Baroque Cycle—Œuvre de fiction historique rigoureusement documentée, avec juste une touche de science-fiction. Ce livre raconte l’émergence du monde moderne et de ses systèmes (démocratie, méthode scientifique, marchés financiers, etc.) d’une manière tout à fait originale. Ces romans m’amènent à réfléchir à ce qu’un Neal Stephenson de 2300 pourrait écrire sur notre époque et sur nous.

  • The Innovator’s DilemmaThe Lean Startup, et Zero to One constituent la trilogie incontournable de la réflexion intellectuelle sur l’art et la science des jeunes entreprises technologiques modernes. Pratiquement chaque page de ces ouvrages peut faire l’objet d’un débat, mais dans leur ensemble, ils fournissent un échafaudage intellectuel qui aurait été utile au moment où j’ai commencé en 1994.

  • Le livre que j’attends avec impatience est The Square and the Tower, qui traite de l’ascension, du déclin et de la renaissance des réseaux, ainsi que de la lutte éternelle entre les réseaux et les hiérarchies à tous les niveaux de la vie humaine.

Au cours des 10 années qui se sont écoulées depuis la première publication de votre article sur l’adéquation produit-marché, avez-vous développé d’autres signaux forts ou faibles que vous utilisez pour déterminer si une entreprise présente une adéquation produit-marché?

Nous avons récemment publié deux articles de blogue sur ce sujet :

En tant que jeune entrepreneur, surtout si ton entreprise peut avoir un impact énorme sur le quotidien des gens, dois-tu toujours essayer d’évaluer les conséquences éthiques potentielles des choix de ton entreprise, ou dois-tu simplement laisser les choses se faire, te concentrer sur la croissance et laisser le marché faire le tri?

Je pense qu’il est toujours important, dans la vie comme au travail, d’avoir conscience de l’impact éthique de ses actions et de ses résultats. Presque tous les fondateurs de jeunes entreprises réellement compétents que je connais réfléchissent profondément aux aspects éthiques de leurs activités, contrairement à ce que peuvent dire les commentateurs externes.

Cela dit, l’histoire montre qu’il est particulièrement difficile de prévoir les avantages ou les inconvénients d’une nouvelle technologie. L’exemple le plus classique est celui des armes nucléaires : bon nombre des inventeurs de la technologie nucléaire avaient des inquiétudes légitimes quant à l’utilisation qui serait faite de leurs travaux. Et pourtant, non seulement les armes nucléaires ont contribué à mettre fin à la Seconde Guerre mondiale et ont très certainement sauvé des vies tant aux États-Unis qu’au Japon, mais on peut également affirmer que l’existence des armes nucléaires et de la dissuasion nucléaire a empêché une troisième guerre mondiale catastrophique entre les États-Unis et l’URSS qui aurait pu tuer des centaines de millions de personnes dans les décennies suivant la Seconde Guerre mondiale.

Je pense que, sur la base de cet exemple et de nombreux autres, nous devrions faire preuve d’une grande prudence lorsque nous prévoyons les implications négatives des nouvelles technologies. Parfois, ces prévisions s’avèrent correctes, mais le plus souvent, elles révèlent simplement un manque d’imagination et de clairvoyance quant aux avantages positifs à venir.

Le logiciel dévore le monde

Avez-vous constaté des changements dans le parcours ou la personnalité des fondateurs des nouvelles entreprises par rapport aux 10 ou 20 dernières années? Si oui, quels changements ou tendances avez-vous observés?

Je pense qu’il y a deux changements majeurs qui sont quelque peu opposés l’un à l’autre :

Tout d’abord, il ne fait aucun doute qu’un nombre beaucoup plus important de très jeunes fondateurs créent des entreprises. L’essor des accélérateurs, des incubateurs, des investisseurs providentiels, des fonds d’amorçage, des plateformes de financement en ligne et autres a rendu la création d’entreprise beaucoup plus facile qu’il y a 20 ans. À ce jour, davantage d’entreprises sont créées, par des personnes plus jeunes et moins expérimentées. C’est formidable, car cela augmente à la fois le nombre d’expériences que l’écosystème des jeunes entreprises peut mener chaque année et le vivier de talents qui créent ces entreprises.

Deuxièmement, il y a 20 ans, la plupart des jeunes entreprises étaient ce que j’appelle des « créateurs d’outils » : elles concevaient des outils tels que des puces, des systèmes d’exploitation, des routeurs ou des bases de données, puis les vendaient à des entreprises ou à des particuliers qui les utilisaient à leur guise. Mais aujourd’hui, de plus en plus de jeunes entreprises sont ce que nous appelons des « full stack » : au lieu de créer des outils, elles développent des technologies, puis les utilisent pour pénétrer directement les marchés finaux en concurrence avec les acteurs historiques. Ces jeunes entreprises full stack ont des activités plus intenses sur le plan opérationnel et ont tendance à nécessiter des fondateurs et des dirigeants plus expérimentés. C’est pourquoi on trouve des fondateurs et des membres de l’équipe de direction plus âgés, plus expérimentés et plus compétents sur le plan opérationnel dans bon nombre de ces jeunes entreprises.

L’immobilier est une préoccupation pour de nombreuses entreprises (en particulier les jeunes entreprises). Pensez-vous que ce secteur connaîtra des bouleversements liés aux logiciels à l’avenir? Si oui, de quel type et dans quelle mesure?

Je pense que c’est un problème absolument énorme, en particulier pour les jeunes entreprises basées dans des zones urbaines populaires comme la baie de San Francisco, et cela concerne à la fois l’immobilier commercial et résidentiel (bureaux et logements). Nous sommes ouverts à toute jeune entreprise disruptive susceptible d’avoir un impact sur l’immobilier commercial ou résidentiel, et nous avons déjà réalisé plusieurs investissements, dont le plus fructueux à ce jour est Airbnb.

Je pense qu’il existe deux grandes catégories de perturbations potentielles évidentes.

La première est la disruption qui rend l’immobilier commercial et résidentiel tel qu’on le connaît aujourd’hui meilleur, moins cher, plus facile d’accès, voire tout cela à la fois. J’inclurais dans cette catégorie les disruptions dans les transports qui rendent l’immobilier plus accessible de manière générale. Par exemple, les voitures autonomes devraient rendre les trajets domicile-travail beaucoup plus productifs et ainsi ouvrir les zones périphériques à davantage de logements pour les professionnels.

Le deuxième facteur est la disruption, qui contribue à éliminer complètement le besoin de colocalisation géographique. Une blague courante dans la Silicon Valley est l’annonce d’emploi qui dit à peu près ceci : « Ingénieurs recherchés pour une jeune entreprise développant des logiciels permettant la collaboration en ligne sur des projets complexes. Doivent être prêts à déménager à San Francisco. » Aussi drôle et pertinente que soit cette annonce, je suis convaincu que les logiciels de téléprésence et de collaboration finiront par permettre un recours beaucoup plus important au télétravail et aux équipes virtuelles, réduisant ainsi l’importance des locaux partagés. Je suis impatient que cela se produise.

Les grandes technologies historiques sont adoptées par les grands esprits comme passe-temps. Quelles tendances observez-vous actuellement en matière de loisirs?

Excellente question. Nous appelons cela « ce que font les geeks le soir et le week-end ». C’est la source la plus fiable de nouvelles idées dans notre secteur, qui finiront par être adoptées à plus grande échelle.

Actuellement, nous constatons un énorme engouement nocturne et pendant les week-ends dans des domaines tels que la cryptomonnaie, la bio-informatique libre, l’automesure connectée, la biologie synthétique, la réalité virtuelle, les drones et les voitures autonomes.

Voyez-vous des opportunités ou des inconvénients dans des domaines hautement réglementés tels que les technologies de la santé et les technologies juridiques?

Oui, les opportunités et les inconvénients.

Les opportunités sont énormes : les secteurs hautement réglementés comme la santé et le droit ont tendance à être très vastes et très mal desservis par les technologies de pointe. En termes économiques, ils représentent tous deux un pourcentage élevé du PIB et affichent une faible croissance de la productivité, ce qui offre de très grandes opportunités aux jeunes entreprises.

Toutefois, les inconvénients, ou les risques, sont également importants. Ces marchés présentent généralement trois caractéristiques complexes. Premièrement, ils sont fortement réglementés, ce qui signifie qu’ils sont généralement difficiles d’accès. Deuxièmement, ils ont tendance à souffrir d’une « capture réglementaire » : les entreprises déjà présentes sur ces marchés ont tendance à manipuler le système réglementaire à leur avantage et à exclure la concurrence. Et troisièmement, ils bénéficient généralement de subventions publiques élevées pour les consommateurs, ce qui signifie que le gouvernement est un contributeur majeur, voire le seul dans certains cas, et qu’il peut être très difficile de le convaincre de financer une nouveauté, même si celle-ci est nettement meilleure.

En résumé, ces marchés sont très attractifs pour les meilleurs fondateurs qui sont prêts à faire face à la complexité et aux difficultés supplémentaires.

_Avis de non-responsabilité : _ les renseignements contenus dans ce guide ne constituent en aucun cas des conseils, recommandations, avis ou médiations d’ordre juridique ou fiscal. Ce guide et l’usage que vous en faites n’ont pas pour objet de créer une relation du type avocat-client entre vous et Stripe, Orrick ou PwC. Ce guide reflète uniquement les opinions de l’auteur, qui ne sont pas nécessairement approuvées ou partagées par Orrick. Orrick ne garantit pas l’exactitude, l’exhaustivité et la pertinence des renseignements contenus dans ce guide. Stripe vous recommande de consulter un avocat compétent ou un comptable agréé dans votre pays pour obtenir des conseils concernant votre situation particulière.

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