L'e‑commerce se développe d'année en année, tout comme le risque de fraude. Avec un nombre croissant de transactions en ligne effectuées chaque jour sur les marchés du monde entier, les malfaiteurs disposent plus que jamais de points d'entrée pour escroquer les entreprises, leurs systèmes de paiement, les institutions financières et les consommateurs. Selon un rapport de Juniper Research datant de 2021, le coût global de la fraude sur les paiements en ligne devrait atteindre 206 milliards de dollars d'ici 2025. Un autre rapport de 2022 réalisé par Juniper prédit que les entreprises risquent de perdre plus de 343 milliards de dollars à cause de la fraude sur les paiements en ligne au niveau mondial entre 2023 et 2027, un montant qui représente « plus de 350 % du revenu net déclaré par Apple au cours de l'exercice 2021 ».
Ces chiffres soulignent la nécessité pour les entreprises de prendre des mesures immédiates pour se protéger contre la fraude en ligne.
Nous allons ci-dessous examiner de plus près une sélection de statistiques sur la fraude dans le domaine de l'e‑commerce, de même qu'un aperçu des types de fraude les plus courants, des secteurs les plus exposés et des mesures que les entreprises peuvent prendre pour protéger les données de leurs clients et se protéger elles-mêmes.
Sommaire
- Types de fraude en ligne et dans le domaine de l'e‑commerce
- Statistiques sur la fraude en ligne et dans le domaine de l'e‑commerce
- Points à retenir pour les entreprises du domaine de l'e‑commerce
Types de fraude en ligne et dans le domaine de l'e‑commerce
La fraude en ligne et dans le domaine de l'e‑commerce désigne les activités qui se déroulent sur internet ou par le biais de plateformes d'e‑commerce par lesquelles les fraudeurs se servent de l'anonymat et de la portée d'internet pour tromper les acheteurs et voler leurs informations personnelles ou financières. La fraude en ligne et dans le domaine de l'e‑commerce est une menace en constante évolution, les fraudeurs développant sans cesse de nouvelles tactiques et stratégies pour échapper à la détection et contourner les mesures de sécurité. Il est donc difficile pour les entreprises et les régulateurs de rester à l'affût des dernières menaces et de se prémunir contre la fraude en ligne.
Voici quelques types courants de fraude en ligne et dans le domaine de l'e‑commerce :
Hameçonnage
L'hameçonnage consiste, pour les escrocs, à envoyer des e-mails ou des messages semblant provenir d'une entreprise ou d'une organisation légitime, telle qu'une banque ou un commerçant en ligne, afin d'inciter le consommateur à fournir des informations sensibles comme des mots de passe ou des numéros de carte bancaire.Usurpation d'identité
On parle d'usurpation d'identité lorsqu'un fraudeur vole les informations personnelles d'un individu, telles que son nom, sa date de naissance, son numéro de sécurité sociale ou son numéro de permis de conduire, afin d'usurper son identité et d'accéder à ses comptes financiers ou d'effectuer des achats frauduleux.Fraude à la carte bancaire
On parle de fraude à la carte bancaire lorsque des criminels utilisent des informations de carte bancaire volées ou contrefaites pour effectuer des achats non autorisés en ligne.Fraude par prise de contrôle de compte
On parle de fraude par prise de contrôle de compte lorsqu'un fraudeur accède au compte en ligne d'une personne, par exemple un compte bancaire ou un compte de messagerie, en dérobant ses identifiants de connexion par hameçonnage ou d'autres méthodes.Fraude à la contestation de paiement
Il y a fraude à la contestation de paiement lorsqu'une personne effectue un achat avec une carte bancaire, reçoit le produit ou le service, puis conteste le paiement auprès de la société émettrice de la carte bancaire en affirmant qu'elle n'a jamais reçu le produit ou le service ou qu'il était défectueux, dans le but de se faire rembourser. Contrairement à la fraude amicale, définie ci-dessous, la fraude à la contestation de paiement implique un acte de fraude intentionnel.Fraude amicale
Il y a fraude amicale lorsqu'un client effectue un achat légitime mais conteste ensuite le montant auprès de la société émettrice de sa carte bancaire, en prétendant que l'achat était frauduleux. Cette pratique est parfois utilisée pour éviter de payer l'article ou pour éviter la procédure de retour de l'article ou de demander un remboursement.Fraude aux enchères
On parle de fraude aux enchères lorsqu'un vendeur met un objet en vente sur un site d'enchères en ligne, reçoit le paiement de l'acheteur, puis ne livre pas l'objet ou en livre un autre.
Toute entreprise qui traite des informations personnelles ou financières sensibles en ligne peut être exposée au risque de fraude en ligne et de fraude liée au domaine de l'e‑commerce. Par exemple, les escroqueries par hameçonnage peuvent cibler n'importe quel type d'entreprise ou d'organisation, tandis que la fraude à la carte bancaire peut être plus fréquente pour les entreprises qui sont tributaires des transactions en ligne, comme les sites d'e‑commerce ou les places de marché en ligne. Les petites entreprises peuvent également faire l'objet de fraudes, car elles disposent de moins de ressources et de systèmes de sécurité moins sophistiqués que les grandes sociétés. En outre, les entreprises qui vendent des biens ou des services de grande valeur, tels que des articles de luxe ou des réservations de voyage, peuvent être particulièrement exposées au risque de fraude.
Statistiques sur la fraude en ligne et dans le domaine de l'e‑commerce
Les statistiques suivantes, citées dans le rapport de Juniper Research sur la fraude aux paiements en ligne de novembre 2022, illustrent l'ampleur de la fraude sur les paiements en ligne et soulignent la nécessité pour les entreprises de prendre des mesures proactives afin de se protéger. Voici quelques chiffres clés de ce rapport :
Le coût global de la fraude sur les paiements en ligne devrait atteindre 206 milliards de dollars d'ici 2025, contre 130 milliards de dollars en 2020
Le passage à l'e‑commerce et au commerce mobile a créé de nouvelles opportunités pour les malfaiteurs qui souhaitent se livrer à des activités frauduleuses. Avec l'augmentation du nombre d'achats en ligne et l'utilisation de moyens de paiement numériques, les fraudeurs ont plus de cibles potentielles et plus de moyens d'obtenir des informations sensibles.
La pandémie de COVID-19 a accéléré cette transition, car de plus en plus de personnes ont décidé de faire leurs achats en ligne pour éviter les interactions en personne. Cela a ouvert de nouvelles perspectives aux fraudeurs, qui profitent de la croissance de l'e‑commerce pour se livrer à des attaques et à des escroqueries de plus en plus sophistiquées.
La pandémie de COVID-19 a accéléré le passage à l'e‑commerce, entraînant une augmentation de 20 % de la valeur des transactions en ligne
Avec la mise en place de protocoles de confinement et de distanciation sociale en 2020, un grand nombre de magasins ont été contraints de fermer leurs portes. Cette situation a entraîné une augmentation de l'e‑commerce, les consommateurs se tournant vers les achats en ligne, qu'ils considèrent comme une alternative plus sûre et plus pratique. En conséquence, l'e‑commerce a explosé pendant la pandémie, avec une augmentation de 20 % de la valeur des transactions en ligne.
Si l'e‑commerce a permis à certaines entreprises de survivre au lieu d'avoir à cesser leurs activités, il a également engendré de nouveaux enjeux et risques, les entreprises devant faire face à la menace grandissante de la fraude sur les paiements en ligne ainsi qu'à d'autres menaces de sécurité.
La fraude à l'identité synthétique devient de plus en plus courante et les pertes devraient atteindre 14 milliards de dollars d'ici 2025
Dans le cas de la fraude à l'identité synthétique, un acteur frauduleux crée une fausse identité en utilisant une combinaison d'informations réelles et fictives. Il peut utiliser un vrai numéro de sécurité sociale, par exemple, mais l'associer à un faux nom et à une fausse adresse. Il peut utiliser cette identité pour demander la délivrance de cartes bancaires, ouvrir des comptes bancaires ou effectuer des achats, tout en évitant d'être détecté par les agences de crédit et autres autorités.
L'augmentation de la fraude à l'identité synthétique est le résultat de deux éléments clés : premièrement, la disponibilité généralisée d'informations personnelles en ligne, combinée aux progrès technologiques, a permis aux criminels de créer plus facilement de fausses identités convaincantes. Deuxièmement, la dépendance des consommateurs à l'égard des solutions numériques pour effectuer des transactions financières et d'autres activités a ouvert la voie à de nouvelles possibilités d'exploitation des faiblesses du système pour les fraudeurs.
L'utilisation des méthodes d'authentification biométrique devrait augmenter de 47 % au cours des cinq prochaines années, offrant ainsi un moyen plus sûr de vérifier les identités en ligne
Les méthodes d'authentification biométrique sont de plus en plus utilisées pour vérifier les identités en ligne, en particulier avec les appareils et les paiements mobiles. L'authentification biométrique implique l'utilisation de caractéristiques biologiques uniques, notamment par le biais des empreintes digitales, de la reconnaissance faciale ou de l'iris, pour vérifier l'identité d'un utilisateur et lui permettre d'accéder à un appareil ou à un compte en ligne.
La généralisation des appareils mobiles et des paiements mobiles a facilité l'adoption de l'authentification biométrique, car ces appareils contiennent souvent des capteurs biométriques intégrés pour l'authentification. Beaucoup considèrent l'authentification biométrique comme une alternative plus sûre à l'authentification traditionnelle par mot de passe, qui peut facilement être compromise par des pirates et des acteurs frauduleux. Si l'authentification biométrique a été largement appliquée et adoptée par les entreprises et les consommateurs en raison du niveau de sécurité élevé qu'elle semble offrir, certains acteurs frauduleux ont trouvé des moyens de la contourner.
L'Amérique du Nord et l'Europe sont les régions les plus touchées par la fraude sur les paiements en ligne, avec des pertes qui devraient atteindre respectivement 50 et 35 milliards de dollars d'ici 2025
L'Amérique du Nord et l'Europe sont les plus touchées par la fraude sur les paiements en ligne, en raison notamment de l'adoption généralisée des méthodes de paiement numérique dans ces régions, ainsi que de l'infrastructure technologique avancée et des niveaux élevés de connectivité en ligne.
En Amérique du Nord, la prévalence de la fraude sur les paiements en ligne a été influencée par de multiples facteurs, notamment l'utilisation intensive des cartes de crédit et de débit, et la popularité croissante des paiements mobiles et de l'e‑commerce. L'Amérique du Nord abrite de nombreuses grandes institutions financières et entreprises technologiques, qui constituent des cibles attrayantes pour les cybercriminels.
En Europe, la fraude sur les paiements en ligne a été influencée par un grand nombre d'éléments similaires, ainsi que par des niveaux élevés de dépenses de consommation ainsi que par la présence de grandes plateformes d'e‑commerce et de places de marché.
La région Asie-Pacifique est le plus grand marché en matière de fraude sur les paiements en ligne, avec des pertes qui devraient atteindre 54 milliards de dollars d'ici à 2025
La région Asie-Pacifique est particulièrement exposée à la fraude aux paiements en ligne, notamment en raison de la démocratisation des méthodes de paiement numérique ainsi que de l'importance et de la diversité de sa population, qui est de plus en plus connectée à Internet.
Dans de nombreux pays de la région Asie-Pacifique, la croissance de l'e‑commerce et des paiements mobiles a été stimulée par une hausse des revenus, une augmentation de l'utilisation d'internet et des smartphones, ainsi que par l'expansion de la classe moyenne. Cela a créé de nouvelles opportunités pour les fraudeurs, en particulier dans les pays où les réglementations et les normes de sécurité peuvent être moins strictes que sur les marchés plus développés.
L'impact de la fraude sur les paiements en ligne dans la région Asie-Pacifique est considérable et peut entraîner des pertes financières importantes pour les entreprises et les consommateurs, ainsi qu'une atteinte à la réputation des entreprises et à la confiance des clients. La prévalence de la fraude sur les paiements en ligne peut porter atteinte à la confiance envers les méthodes de paiement numérique et entraver la croissance de l'e‑commerce et du commerce mobile, qui sont considérés comme des moteurs essentiels de la croissance économique dans la région.
Le machine learning et l'intelligence artificielle sont de plus en plus utilisés pour lutter contre la fraude en ligne, les dépenses consacrées à ces technologies devant atteindre 11,3 milliards de dollars d'ici 2025
Le machine learning et l'intelligence artificielle (IA) sont des outils clés pour lutter contre la fraude en ligne grâce à leur capacité à analyser de grandes quantités de données et à détecter des comportements et des anomalies que les méthodes traditionnelles de détection de la fraude risquent de ne pas détecter. Le machine learning et l'intelligence artificielle peuvent être utilisés pour identifier les transactions suspectes, détecter les anomalies au niveau du comportement des utilisateurs et analyser les données provenant de sources multiples afin de détecter les activités frauduleuses en temps réel.
L'utilisation du machine learning et de l'intelligence artificielle dans le cadre de la prévention des fraudes a été motivée par la fréquence croissante des fraudes en ligne et la nécessité de disposer de méthodes de détection des fraudes plus avancées. Grâce aux avancées technologiques, la mise en œuvre de systèmes de machine learning et d'intelligence artificielle est désormais plus facile et plus abordable, même pour les petites entreprises.
L'apprentissage automatique et l'intelligence artificielle peuvent constituer des moyens plus efficaces et plus efficients de détecter et de prévenir la fraude, ce qui permet ainsi de réduire le risque de pertes financières pour les entreprises et leurs clients. Ces technologies peuvent également contribuer à réduire le nombre de faux positifs et de faux négatifs. On parle de faux positif lorsqu'une transaction légitime est signalée comme frauduleuse. Cela peut se produire lorsqu'un système de détection de la fraude identifie un profil ou un comportement qu'il juge suspect, mais que la transaction est en fait légitime. En revanche, un faux négatif survient lorsqu'une transaction frauduleuse n'est pas signalée par le système de détection des fraudes et qu'elle est autorisée à être exécutée. La réduction du nombre de faux positifs et de faux négatifs peut contribuer à diminuer les conséquences globales de la fraude.
Les secteurs des biens numériques et des transferts d'argent sont les plus vulnérables à la fraude en ligne, avec des pertes combinées qui devraient atteindre 60 milliards de dollars d'ici 2025
Les entreprises qui vendent des biens numériques ou qui sont impliquées dans des mouvements d'argent sont parmi les plus vulnérables à la fraude en ligne, car elles procèdent souvent à l'échange de biens et de services intangibles qui peuvent être difficiles à vérifier et à authentifier. En outre, ces secteurs s'appuient généralement sur des canaux en ligne et des méthodes de paiement numériques, qui peuvent être plus exposées à la fraude que les méthodes de paiement traditionnelles.
Dans le cas des biens numériques, les fraudeurs peuvent utiliser des informations de carte bancaire volées pour acheter des licences de logiciels, de la musique et des livres électroniques, par exemple. Ils peuvent ensuite revendre illégalement ces biens ou les utiliser à des fins personnelles. Dans le cas des transferts d'argent, les fraudeurs peuvent utiliser diverses techniques pour inciter les utilisateurs à envoyer de l'argent sur de faux comptes ou à dévoiler des informations personnelles qui peuvent être utilisées pour commettre d'autres fraudes.
Points à retenir pour les entreprises du domaine de l'e‑commerce
Les entreprises doivent être conscientes de la menace croissante que représente la fraude en ligne et dans le domaine de l'e‑commerce, et savoir que ce phénomène devrait s'intensifier considérablement dans les années à venir. Non seulement les failles de sécurité et la fraude peuvent nuire à la confiance des clients et à la fidélité à une marque, mais la mise en place de mesures de lutte contre la fraude peut également peser lourdement sur les ressources internes d'une entreprise. L'objectif devrait être de bénéficier d'une protection complète sur chaque canal prenant en charge chaque méthode de paiement et d'utiliser des systèmes et des outils déployés, actualisés et gérés de la manière la plus efficace possible.
Pour lutter contre la fraude en ligne et dans le domaine de l'e‑commerce, les entreprises doivent adopter une approche de la sécurité reposant sur plusieurs niveaux, notamment en utilisant des technologies d'authentification avancées, des solutions de détection et de prévention de la fraude telles que Stripe Radar, ainsi qu'en suivant les meilleures pratiques en matière de sécurité des données et de protection de la confidentialité. Il peut s'agir de mettre en place une authentification à deux facteurs, d'utiliser le machine learning et l'IA pour détecter des activités frauduleuses, ainsi que de s'assurer que toutes les données des clients sont chiffrées et stockées en toute sécurité. Là encore, toutes ces couches de protection sont intégrées dans les solutions de paiement de Stripe.
Pour compléter ces démarches, les entreprises doivent collaborer étroitement avec les institutions financières ainsi qu'avec d'autres partenaires afin de mettre en commun des informations sur les menaces émergentes et de travailler de concert à l'élaboration de stratégies de lutte contre la fraude. Elles doivent également sensibiliser leurs employés et leurs clients aux risques de fraude en ligne et les former à la détection et à la prévention des activités frauduleuses. En prenant ces mesures, les entreprises contribuent à se protéger et à protéger leurs clients contre la menace croissante de la fraude en ligne et de la fraude liée au domaine de l'e‑commerce.
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